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KiSS ThiS GiRl...
22 février 2012

Silence, on tourne !

Pour faire un bon film, plusieurs ingrédients sont indispensables. Sans ce bon mélange, vous ferez de la daube.

Déjà, il faut un héros. Si possible un homme, gentil, beau gosse, poli et avec une morale à l'épreuve du feu. Ca marche aussi si on prend une héroïne. Si possible bien roulée et blonde. Si on prend une brune, il faut qu'elle soit petite et très intelligente.

Les héros peuvent être des animaux. Mais pas n'importe lesquels. Le public aime les chiens. Les chiens qui parlent. Les chats aussi sont populaires. Les chats qui miaulent. Attention à ne pas prendre n'importe quel animal, sinon vous vous planterez à coup sûr. Les chevaux sont des valeurs sûres. On peut se lancer dans les cochons, les souris, les hamsters. Je vous déconseille les fourmis. Toutes les fourmis se ressemblent, elles n'ont aucun charme. C'est comme les zèbres. Et puis faire passer un casting à une colonie de fourmis est une perte de temps et d'argent.

S'il y a un héro, il faut un anti-héro. Un méchant. Un vrai de vrai, sans foi ni loi, qui n'a pas de mère et qui n'a pas peur de tout faire péter. Il doit être moche. Un méchant ne doit pas être beau, il ne doit pas attirer la sympathie du public. Le public doit être sympa avec un seul personnage : le héro. Le méchant doit être étranger. En ce moment le public aime les méchants Lybiens, Irakiens, Iraniens...bref un Arabe. Musulman. Ca ne marche pas si le méchant est Arabe chretien. On peut aussi avoir un Russe, un Japonais ou un Vietnamien pour méchant. Mais c'est un peu démodé. Ca donne un côté kitsch au film. Prendre un Zimbaweîen (?) ou un Brésilien ne donnera aucun interêt au film. Si l'intrigue comporte une histoire de drogue ou de prostitution, il serait plus judicieux de donner à votre méchant des origines méxicaines ou colombiennes.

Pour un bon film, il faut une intrigue qui doit se dérouler comme suit :

- Le héros est tranquille chez lui, au boulot ou au supermarché du coin. Il est célibataire, c'est important. Il ne sait pas encore qu'il fait partie des gentils, mais il s'en doute un peu parce qu'il tient la porte à sa voisine âgée et sourit aux gens dans le métro.

- Le méchant vient emmerder le gentil, pour des raisons obscures. Souvent une vieille vendetta familiale qui traîne depuis des années, voir des siècles.

- Le gentil veut tuer le méchant qui veut mettre en danger le quartier ou bien la ville. Si on a un gros budget, on peut mettre en danger l'humanité. Les très petits budgets doivent se contenter de mettre en danger la mère ou bien l'oncle du héros.

- Durant sa quête pour retrouver le méchant (retranché dans un endroit inaccessible comme une grotte sous un vieux barrage en Sibérie, dans des égouts labyrinthiques au centre de désert arizonien ou dans un appart' à Manhattan) le héros doit rencontrer une femme (ou un homme si notre héros est une héroïne) dont il devra tomber éperdument amoureux au fil et à mesure que le film avancera. Au début, ils doivent se détester et constament se disputer. Il y aura deux options : ils s'embrassent et couchent ensembles au milieu du film (comme ça on sait) ou bien, ils attendent la fin du film pour s'embrasser et se déclarer leur flamme. En général, si on veut faire un deuxième volet, le couple se sépare.

- Le héros se rapproche du but, mais il échoue à chaque fois. Le méchant arrive toujours à lui filer entre les doigts. Mais pas pour longtemps, c'est juste pour le suspens. Le méchant est très intelligent, il ne se laisse pas prendre comme ça, surtout par un gentil. Il n'est pas né de la dernière pluie, surtout s'il vient du désert.

- A un moment du film, presque vers la fin, le méchant doit tuer un proche du gentil. Son père, son meilleur ami ou son hamster. Avant de mourir, le mourant doit faire de la peine. Il saigne, a du mal à parler et demande au gentil, dans son dernier souffle, de le venger (et accessoirement de le laisser crever et sauver l'humanité à la place). Le sacrifice doit avoir une place importante dans un bon film. Au moment où le héros perd son copain, une bouffée de vengeance et de haine l'envahi. A ce moment là, on doit savoir que ça ne rigole plus. Sa morale insubmersible commence, petit à petit, à se noyer dans les flots de la haine. Mais pas trop, le gentil doit rester gentil quand même...sinon on se fait rembourser la place.

- Le gentil, très ennervé, décuple en force et en radar-de-recherche-de-méchants et doit retrouver la cachette du méchant en 2 minutes (pour pas faire trainer le film, parce que là ça fait déjà deux heures...). Ils se retrouvent face à face et le combat final doit enfin commence.

- Après un combat acharné, le héros doit tuer le méchant. Le public est content parce que le méchant est vraiment trop méchant. On doit éprouver un sentiment de joie à sa mort. Il n'avait qu'a pas tuer le copain (ou autre) de notre héros. La mort d'un méchant ne doit jamais faire de la peine, on doit penser à ses enfants. Alors qu'il crève la bouche ouverte.

- A la fin du film, le héro retourne à sa routine avec sa nouvelle conquête. Ils sont content et commandent chinois.

Tout bon film doit avoir une intrigue finale. Souvent, le méchant qu'on croyait mort, laisse planer le doute sur un éventuel retour. La main qui sort de sous le sable marche vraiment très bien. On peut aussi jouer sur les ombres ou bien sur une réincarnation du méchant dans un bébé ou dans une boîte de popcorn.

Suivez mes conseils, et je vous garanti que vous réaliserez un best-seller-pour-les-films (je sais pas comment on dit pour un film). Spielberg, s'en sort très bien grâce à moi...

 

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Commentaires
L
Ha nan j'veux pas d'eux dans mon film !
L
Les méchants des pays de l'Est, c'est bien aussi. La version slave aux yeux gris acier, si on veut un méchant calculateur et froid comme la glace ; ou la version albanaise ou bulgare, plus basanée, pour le traite des blanches, notamment. En plus, l'Albanais présente l'avantage d'être musulman, ce qui permet de l'utiliser aussi comme terroriste si on décide de changer de scénario au dernier moment. <br /> <br /> <br /> <br /> Pour le gentil, on peut prendre Yvan Attal. De toute façon, il fait plus que des rôles comme ça. <br /> <br /> <br /> <br /> Pour la fille, je suggèrerais Vanessa Paradis. Au moins, pendant le tournage et la promo, elle aura pas le temps d'enregistrer un disque.
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